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Friday, December 2, 2011

L'Algérie


Le second espace colonial de l’Empire français est caractérisé, pour la plupart, par ses efforts en Afrique. La France a conquis de multiples pays en Afrique pendant cette période avec le but de créer un lien avec le pays colonisé pour servir les intérêts économiques de la France. L’administration coloniale a affirmé son autorité sur les colonies dans la structure de l’économie, la politique, et les villes elles-mêmes. L’architecture et l’urbanisme surtout étaient indicatifs de comment la France considérait le pays qu’elle a conquis. Pour ma partie du projet, je vais focaliser sur Alger, la ville capitale de l’Algérie, et examiner comment les changements des styles architecturaux imposés par la France reflétaient les changements de son attitude vers l’Algérie.

La France est entrée en Alger en 1830 et a immédiatement établi sa présence en formede plans urbains et architecture, avec un style que de nombreux historiens ont nommé « le style du conquérant ». Un des premiers plans pour la ville était de transformer tous les mosquées en hôpitaux ou église, notamment la grande mosquée « djamaa al-djadid » (جامع الجديد), vue en Fig. 1. Cette action non seulement représentait le changement de pouvoir entre un gouvernement musulman (l’Empire Ottoman) et un gouvernement catholique (la France), mais la supplantation de la culture algérienne en faveur de la culture française, en termes de la religion. La préservation de la culture algérienne autant que la ville d’Alger était ignoré pendant les 30 premières années de l’occupation, parce que les français voulaient démontrer leur puissance et supériorité supposée sur les algériens pour y justifier leur présence.
Fig. 1 -- La Place du Gouvernement
Alger, L'Algérie

La grande mosquée « djamaa al-djadid » était située à la Place du Gouvernement où l’administration coloniale a rapidement détruit les bâtiments algériens en face d’elle et y ont mis une place ouverte. Cette esplanade évoquait l’idée française de la construction de l’espace dans les villes, et contrastait totalement avec la distribution de l’espace qu’on trouvait typiquement dans le quartier arabe, nommé le « médina» (مدينة), qui est le mot arabe pour « ville ». À la médina il y avait des rues sinueuses, souvent avec des escaliers, qui étaient aussi minces que parfois seulement une personne pourrait y passer à la fois. Quelques vues de la médina sont visibles dans le Fig. 2 et le Fig. 3.
























Fig. 2 -- Rue Arabe Fig. 3 -- Rue de Tombouctou

Toutefois, cette esplanade devant la grande mosquée n’était pas le seul cas où l’administration coloniale a détruit des constructions algériennes pour y mettre de l’espace ouverte. Les français ont construit des grandes rues au style du Baron Haussmann au bord de la mer près du quartier arabe et à la « ville nouvelle » qu’ils créaient comme un appendice français à la médina. Fig. 4 montre la rue Michelet : une rue assez large, bordée d’arbres, avec des tramways qui passent, et complètement Haussmannienne. Même le style des appartements fait référence à la France avec des fenêtres rectangulai
res, des volets blancs qui ouvrent totalement à l’air, et des balcons fait en fer noir sont typiquement Parisienne.


Fig. 4 -- Rue Michelet

En Fig. 5, on voit le Boulevard de la République dans le Quartier de la Marine avec des bâtiments uniforme à la Parisienne comme on a vues à la rue Michelet, un style considérablement différent aux bâtiments dans la médina qui sont tous d’une taille une petite différente, situés très proche l’un des autres. Tous les choix architecturaux qui ont été fait par les architectes et l’administration coloniale étaient supposé de montrer qu’il y avait une différence inhérente entre les français et les algériens, et que la culture française était supérieure parce qu’ils utilisaient de la nouvelle technologie et des matériaux importés pour construire leurs maisons et bâtiments gouvernementaux. Les grands boulevards et bâtiments uniformes dans la ville nouvelle, quand comparés aux structures dans la médina, était censés de prouver que les algériens avaient besoin de l’aide des français afin de se mettre au courant avec le monde moderne.


Fig. 5 -- "L'escalier de la Pêcherie et la Boulevard de la République" dans le Quartier de la Marine

A partir de 1865, le style architectural de la France a changé du « style du
conquérant » au « style du protecteur » après une visite de Napoléon où il a décidé que l’architecture française était trop oppressive vers la culture algérienne. En plus, de nombreuses artistes et écrivains français ont fait des critiques sur la France après avoir été déçus par la présence dominatrice de
l’esthétique française partout en Alger et la difficulté d’apprécier leurs idées romantiques de l’architecture et culture algérienne. Pour améliorer leur relation avec les algériens et les français à la patrie, l’administration coloniale a décidé de construire des bâtiments dans l’image de leur idée de l’esthétique algérienne. En Fig. 6 on voit le Ministère d’Etat qui a été crée par l’architecte français Henri Petit en 1904, dans un style néo-mauresque, avec une façade blanche, des brise-soleils au toit, des arcades, des coupoles, et fenêtres typiquement arabes. Au côté droite du Ministère d’Etat la plus grande fenêtre est une « mashrabiya », qui est une type de fenêtre normalement trouvée aux maisons pour que les femmes puissent regarder dehors sans que les gens dans la rue puissent les voir, parce qu’à la maison les femmes musulmans (qui choisissent de se couvrir) n’y doivent pas se couvrir. Ce type de fenêtre protège les femmes à la maison de la vue des gens étrangers et donc est un peu inapproprié sur un bâtiment gouvernemental et démontre comment l’administration coloniale a fait semblance de vouloir protéger la culture algérienne sans vraiment l’étudier.

Fig. 6 -- Le Ministère d'Etat (al-wilaya)
Architecte: Henri Petit
1904

Un autre exemple des efforts architecturaux faits par les français pour préserver leur idée du style algérien est la Grande Poste d’Alger, trouvé en Fig. 7. Ce bâtiment, comme le Ministère d’Etat est fait en blanc, avec des brise-soleils au toit, des arcades, des coupoles, et fenêtres cintrées. Les architectes français Marius Toudoire et Jules Voinot ont employé le style « néo-mauresque », à l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment (Fig. 8). C’est un beau bâtiment romantique, mais n’est pas tout à fait algérien.

Fig. 7 -- La Grande Poste d'Alger
Architectes: Marius Toudoire et Jules Voinot


Fig. 8 -- La Grande Poste d'Alger (Intérieur)

Le style du « modernisme » a explosé pendant les années 1930 et 40, et l’urbaniste et architecte Le Corbusier a essayé de l’implanter à Alger avec son « Plan Obus ». Ce Plan détaillé, qu’on voit en Fig. 9 et Fig. 10, incluait un viaduc surélevé et sinueux au dessus duquel il y aurait une autoroute et dedans lequel il y aurait des appartements pour la classe ouvrière algérienne. Ce viaduc aurait connecté la ville nouvelle avec un nouveau centre d’affaires, sans toucher à la médina. Cette structure était créée avec le but de transformer la ville d’Alger en centre commercial sans déranger la culture algérienne. En tout cas, ce plan n’a jamais été construit et nous sommes laissés à devenir ce qui pourrait se passer après sa construction.






























Fig. 9 -- Le Plan Obus

Fig. 10 -- Le Plan Obus









Pour en savoir plus:
Béguin, François et al. (1983). Arabisances; décor architectural et tracé urbain en Afrique du Nord 1830-1950, Bordas, Paris.
Hamadeh, Shirine. "Creating the Traditional City: A French Project." Forms of Dominance: On the Architecture and Urbanism of the Colonial Enterprise (1992) : 241-59.
Lamprakos, Michele. "Le Corbusier and Algiers: The Plan Obus as Colonial Urbanism". in Forms of Dominance, ed. Nezar Al Sayyad. (Aldershot: Ashgate Publishing, 1992) 194

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