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Monday, December 12, 2011

Bienvenue!


Urbanisme et Design aux Anciennes Colonies

La Tunisie

Le Viêtnam

Le Liban

L'Algérie


Nous vous invitons à explorer notre exposition sur l’architecture et l’urbanisme colonial dans les pays francophones. Promenez-vous dans les quartiers d’Alger ou passez une nuit dans les opéras du Viêtnam. Marchez au bord de la mer à Beyrouth. Sous la chaleur sèche d’un été africain, prenez un verre dans un café situé sur l’avenue Porte de France. 



L'Introduction

Richesse du Patrimoine Colonial et Menace de Dégradation Qui Pèse sur Lui.
La présence des bâtiments coloniaux dans les pays francophones représente la relation entre ces pays et la France. D’un côté ces bâtiments continuent à être une représentation des effets de l’oppression de l’empire colonial français et d’un autre côté ils sont une figuration de la dégradation de la relation entre les pays francophones et le patrimoine. 


LE LIBAN Il était une fois quand Beyrouth était connue comme le Paris du Moyen Orient. Avant d’être colonisée par la France, l’architecture de Beyrouth était distinguée par des influences italiennes et turques. Le palazzo italien et la salle de la maison centrale turque  étaient des caractéristiques qu’on trouvait avant la présence française.  Quand les français sont arrivés à Beirut, ils ont décidé de marquer leur présence coloniale a travers l’architecture. L’ “Hôtel St. George” est considéré comme le premier bâtiment moderne de Beyrouth dont l’architecte, Antoine Tabet, avait étudié en France. Un autre bâtiment moderne était “Place de l’étoile” - c’était une tour avec une horloge, et était très similaire à celle de Paris.  La raison principale pour la construction de cette structure était à des fins militaires pour le contrôle de la population.  Donc, on peut dire que les français ont affirmé leur présence a travers l’éducation des architectes et la construction physique des monuments. 


L’ALGERIE La France est entrée en Algérie pendant les années 1830s et a immédiatement établi leur pouvoir dans la capitale d’Alger. Cette “France coloniale” a utilisé l’architecture et des méthodes de l’urbanisme pour exprimer leur autorité sur les algériens et même pour justifier leur “mission civilisatrice”. Le gouvernement de la France a recruté l’urbaniste français Le Corbusier qui a créé Le Plan Obus, les plans pour la Place du Gouvernement et le Quartier de la Marine dans la “ville nouvelle”,  que les Français ont construite pour se séparer des quartiers arabes. Les architectes français ont mélangé le style Européen et leur idée du style Arabe pour créer une architecture “Néo-Mauresque”. En conclusion je vais examiner comment est-ce que cette division entre le médina et la ville nouvelle a facilité le succès de la révolution algérienne en 1962.


LA TUNISIE Avec le début du Protectorat français en 1881, de nouveaux éléments occidentaux s’accentuent. Les villes tunisiennes telles que Tunis et Bizerte commencent à connaître une longue vague de construction faisant appel au savoir faire français. Une première comparaison des deux architectures, l’arabo-musulmane (avec la Medina et ses quartiers), et la moderne,  sera faite à  travers un panorama de photos d’archives et récentes, mais aussi de vidéos de Tunis et de Bizerte. Une analyse démontrera l’état de délabrement dans lequel sont confrontées ces richesses coloniales. Il est impératif de sauver ce patrimoine qui fait partie de la richesse de la Tunisie. La tâche ne sera pas facile aujourd’hui avec l'émergence d’un parti politique valorisant les valeurs islamiques. Ce dernier ne favorisera certainement pas une subvention financière destinée à la restauration de ce patrimoine dit chrétien, qui est  vu comme une menace alors qu’il est lui-même menacé.


LE VIÊTNAM Les origines de la relation coloniale entre la France et le Viêtnam se trouvent à la fin du 19ème siècle. Après la conquête du pays, les français ont commencé a imposer leur pouvoir total métaphoriquement par la destruction des bâtiments vietnamiens et la construction des casernes pour l’armée française. Après cette destruction, le pouvoir colonial a commencé sa reconstruction dans le style européen avec un type de “haussmannisation” des grandes villes d’Indochine. Le développement de l’architecture coloniale a fait un parallèle avec la progression de la relation entre le patrimoine et la colonie et l’avènement du style indochinois au commencement du vingtième siècle. Quand la période de la domination française s'est finie à la deuxième moitié du vingtième siècle, l’architecture du Viêtnam  s’est détournée de la France. Le Viêtnam s’est ouvert à la nouvelle inspiration architecturale et politique qu’il a trouvée dans l’Union Soviétique. On va explorer le développement de l’architecture et par conséquent la relation entre la France et le Viêtnam en analysant les bâtiments coloniaux qui subsistent aujourd’hui.   

Sunday, December 4, 2011

Place des Martyrs

La Place des Martyrs est considérée comme un des espaces primaires de la ville de Beyrouth. Avant le mandat français, la place des Martyrs était utilisée comme un endroit où les caravanes s’arrêtaient avant d'entrer la ville. C’était localisé dans une clairière en dehors des murs de Beyrouth. En Arabe, le mot pour cette clairière est maydan. C’était aussi un lieu qui donnait la défense contre les envahisseurs. La cité a commencé à grandir et le maydam est devenu une place publique. Puis, il est devenu le centre des affaires et de transport en ville. Sous le règne des ottomans, une route a été ajoutée qui reliait Beyrouth à Damas. Les ottomans ont aussi construit un jardin au centre et ils ont ajouté le bâtiment de Sérail - les quartiers administratifs de l’Empire Ottoman. La Place de Martyrs a acquis son nom après que l'armée ottomane assassiné des nationalistes arabes à la Place pendant la Première Guerre mondiale.

Place des Martyrs | Source: © "Beirut Through the Ages" par Nina Jidejian
Quand les colonisateurs français ont obtenu contrôle du Liban et la Syrie, la Place de Martyrs avait des différents rôles comme milieu urbain. Il y avait un jardin public pour les citoyens s’ils voulaient se promener, le bâtiment du gouvernement pour les fonctionnaires ottomanes et locales, des cafés pour les intellectuels et les politiciens, des hôtels pour les visiteurs et il a servi comme un endroit de transport pour le peuple. Pendant le mandat français, la place a été utilisée pour une exhibition commerciale internationale. Les frères Danger ont proposé la création de différents centres urbains et une route pour relier ces centres à la Place des Martyrs.


Plan de Delahalle | Source: © The Politics of Reconstruction
L’architecte français Delahalle a également proposé la suppression de l'édifice Sérail et pour que la place se tourne au port: la source de vitalité économique de la ville. Delahalle voulait aussi que les bâtiments de la Place aient des façades au style phénicien et des motifs mauresques et égyptiennes. Toutefois, ni les frères Danger ni Delahalle Danger n’ont réussi jamais à faire leurs propositions réalité. L'urbaniste français Ecochard a réalisé une étude dans lequel il a proposé l'aménagement des réseaux dans la place. Il a insisté sur la nécessité de créer un réseau ouvert de circulation entre l'aéroport et le port de la ville. Ces plans sont devenus une réalité et la place a perdu sa fonction de transport. Il a également perdu son rôle administratif lorsque le gouvernement s'est installé à la Place de l'Etoile. Ecochard a également proposé la création d'un nouveau centre d'affaires au sud de la Place des Martyrs. Le nouveau centre a été construit dans le quartier Hamra après l’université américaine à Beyrouth. Donc, la place a aussi perdu sa fonction commerciale. Lorsque le Sérail a été enlevé par les colonisateurs français, les Beyrouthins ont érigé une statue commémorant les martyrs.

1973 Source: © "Beirut Though the Ages" par Nina Jidejian
Après la fin du mandat, il y avait un appel parmi les Beyrouthins pour récupérer la place dans le cadre de l'identité de la ville. Dans les années 60 et 70, la place des Martyrs a été le lieu pour la plupart des démonstrations pars des étudiants et des ouvriers. En 1977, il y a eu une proposition de l'Agence française de planification APUR pour remplir la Place des Martyrs d'arbres et de trottoirs  pour offrir aux citoyens un espace pour mettre fin leurs différences et leurs animosités. On peut dire que la Place des Martyrs est devenue comme la Cité Interdite à Pékin étant donnés la puissance de son image omniprésente et son inaccessibilité. Il semble que la Place des Martyrs a retourné à son rôle initial comme un vide essentiel en dehors de la ville, un maydan. Dans l'époque contemporaine, la place est utilisée comme espace d'exposition et de concerts, et des installations de stationnement. 

2008 | Photo by Pololepolo | © Google Earth 

Saturday, December 3, 2011

Place de l'Étoile

Beyrouth est vue par les Français comme une capital importante dans ses colonies laquelle devait mettre en valeur les idéaux français. Donc, ils ont décidé de construire un espace public basé sur la Place de l'Étoile à Paris. On a commencé sa construction en 1930 au sud de la Place des Martyrs. Une des autres raisons de sa construction a été pour le contrôle militaire de la population.

Place de l'Étoile, Paris | © Google Images Romanie-France.ro
La Place de l’Étoile est le meilleur exemple de la planification urbaine française à Beyrouth. Selon la théorie de l'urbanisme français, l'endroit devrait relier deux importants espaces publics ou de monuments. En fait, on trouve le bâtiment principal publique de l'administration de la ville: le Palais municipal. Le quartier se distingue aussi par la construction d'un bâtiment du parlement qui a été inspiré par l'architecture ancienne de l'Orient islamique. Les portes du parlement sont faites dans le style mamelouk. En plus, on peut trouver deux cathédrales, un musée et plusieurs cafés et restaurants dans la Place de l’Étoile.

Place de l'Étoile | © "Beirut" par Samir Kassir 
La place de l’étoile est vraiment remarquable particulièrement pour son architecture Art déco. Son élévation en pierre, ses bâtiments conservés, façades et le tour de l'horloge ont fait la place un endroit iconique de Beyrouth dans le monde entier. L’horloge Rolex à-quatre-faces a été donné par an ibano-brésilien appelé Michel Abed. Sans doute, c’est le joyau de la place. 

Centre de Beirut sous mandat Français | © "Beirut" par Samir Kassir
En ce qui concerne à la forme d’étoile associée à cet endroit, on peut affirmer, sans doute, que c’est lié avec le Baron Haussmann. Toutefois, le plan complet radial pour le Place de l'Étoile n'a jamais été complètement exécutée parce qu'elle aurait nécessité la démolition de deux églises: une orthodoxe grecque et une gréco-catholique.

2008 | © Google Images

Friday, December 2, 2011

L'Algérie


Le second espace colonial de l’Empire français est caractérisé, pour la plupart, par ses efforts en Afrique. La France a conquis de multiples pays en Afrique pendant cette période avec le but de créer un lien avec le pays colonisé pour servir les intérêts économiques de la France. L’administration coloniale a affirmé son autorité sur les colonies dans la structure de l’économie, la politique, et les villes elles-mêmes. L’architecture et l’urbanisme surtout étaient indicatifs de comment la France considérait le pays qu’elle a conquis. Pour ma partie du projet, je vais focaliser sur Alger, la ville capitale de l’Algérie, et examiner comment les changements des styles architecturaux imposés par la France reflétaient les changements de son attitude vers l’Algérie.

La France est entrée en Alger en 1830 et a immédiatement établi sa présence en formede plans urbains et architecture, avec un style que de nombreux historiens ont nommé « le style du conquérant ». Un des premiers plans pour la ville était de transformer tous les mosquées en hôpitaux ou église, notamment la grande mosquée « djamaa al-djadid » (جامع الجديد), vue en Fig. 1. Cette action non seulement représentait le changement de pouvoir entre un gouvernement musulman (l’Empire Ottoman) et un gouvernement catholique (la France), mais la supplantation de la culture algérienne en faveur de la culture française, en termes de la religion. La préservation de la culture algérienne autant que la ville d’Alger était ignoré pendant les 30 premières années de l’occupation, parce que les français voulaient démontrer leur puissance et supériorité supposée sur les algériens pour y justifier leur présence.
Fig. 1 -- La Place du Gouvernement
Alger, L'Algérie

La grande mosquée « djamaa al-djadid » était située à la Place du Gouvernement où l’administration coloniale a rapidement détruit les bâtiments algériens en face d’elle et y ont mis une place ouverte. Cette esplanade évoquait l’idée française de la construction de l’espace dans les villes, et contrastait totalement avec la distribution de l’espace qu’on trouvait typiquement dans le quartier arabe, nommé le « médina» (مدينة), qui est le mot arabe pour « ville ». À la médina il y avait des rues sinueuses, souvent avec des escaliers, qui étaient aussi minces que parfois seulement une personne pourrait y passer à la fois. Quelques vues de la médina sont visibles dans le Fig. 2 et le Fig. 3.
























Fig. 2 -- Rue Arabe Fig. 3 -- Rue de Tombouctou

Toutefois, cette esplanade devant la grande mosquée n’était pas le seul cas où l’administration coloniale a détruit des constructions algériennes pour y mettre de l’espace ouverte. Les français ont construit des grandes rues au style du Baron Haussmann au bord de la mer près du quartier arabe et à la « ville nouvelle » qu’ils créaient comme un appendice français à la médina. Fig. 4 montre la rue Michelet : une rue assez large, bordée d’arbres, avec des tramways qui passent, et complètement Haussmannienne. Même le style des appartements fait référence à la France avec des fenêtres rectangulai
res, des volets blancs qui ouvrent totalement à l’air, et des balcons fait en fer noir sont typiquement Parisienne.


Fig. 4 -- Rue Michelet

En Fig. 5, on voit le Boulevard de la République dans le Quartier de la Marine avec des bâtiments uniforme à la Parisienne comme on a vues à la rue Michelet, un style considérablement différent aux bâtiments dans la médina qui sont tous d’une taille une petite différente, situés très proche l’un des autres. Tous les choix architecturaux qui ont été fait par les architectes et l’administration coloniale étaient supposé de montrer qu’il y avait une différence inhérente entre les français et les algériens, et que la culture française était supérieure parce qu’ils utilisaient de la nouvelle technologie et des matériaux importés pour construire leurs maisons et bâtiments gouvernementaux. Les grands boulevards et bâtiments uniformes dans la ville nouvelle, quand comparés aux structures dans la médina, était censés de prouver que les algériens avaient besoin de l’aide des français afin de se mettre au courant avec le monde moderne.


Fig. 5 -- "L'escalier de la Pêcherie et la Boulevard de la République" dans le Quartier de la Marine

A partir de 1865, le style architectural de la France a changé du « style du
conquérant » au « style du protecteur » après une visite de Napoléon où il a décidé que l’architecture française était trop oppressive vers la culture algérienne. En plus, de nombreuses artistes et écrivains français ont fait des critiques sur la France après avoir été déçus par la présence dominatrice de
l’esthétique française partout en Alger et la difficulté d’apprécier leurs idées romantiques de l’architecture et culture algérienne. Pour améliorer leur relation avec les algériens et les français à la patrie, l’administration coloniale a décidé de construire des bâtiments dans l’image de leur idée de l’esthétique algérienne. En Fig. 6 on voit le Ministère d’Etat qui a été crée par l’architecte français Henri Petit en 1904, dans un style néo-mauresque, avec une façade blanche, des brise-soleils au toit, des arcades, des coupoles, et fenêtres typiquement arabes. Au côté droite du Ministère d’Etat la plus grande fenêtre est une « mashrabiya », qui est une type de fenêtre normalement trouvée aux maisons pour que les femmes puissent regarder dehors sans que les gens dans la rue puissent les voir, parce qu’à la maison les femmes musulmans (qui choisissent de se couvrir) n’y doivent pas se couvrir. Ce type de fenêtre protège les femmes à la maison de la vue des gens étrangers et donc est un peu inapproprié sur un bâtiment gouvernemental et démontre comment l’administration coloniale a fait semblance de vouloir protéger la culture algérienne sans vraiment l’étudier.

Fig. 6 -- Le Ministère d'Etat (al-wilaya)
Architecte: Henri Petit
1904

Un autre exemple des efforts architecturaux faits par les français pour préserver leur idée du style algérien est la Grande Poste d’Alger, trouvé en Fig. 7. Ce bâtiment, comme le Ministère d’Etat est fait en blanc, avec des brise-soleils au toit, des arcades, des coupoles, et fenêtres cintrées. Les architectes français Marius Toudoire et Jules Voinot ont employé le style « néo-mauresque », à l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment (Fig. 8). C’est un beau bâtiment romantique, mais n’est pas tout à fait algérien.

Fig. 7 -- La Grande Poste d'Alger
Architectes: Marius Toudoire et Jules Voinot


Fig. 8 -- La Grande Poste d'Alger (Intérieur)

Le style du « modernisme » a explosé pendant les années 1930 et 40, et l’urbaniste et architecte Le Corbusier a essayé de l’implanter à Alger avec son « Plan Obus ». Ce Plan détaillé, qu’on voit en Fig. 9 et Fig. 10, incluait un viaduc surélevé et sinueux au dessus duquel il y aurait une autoroute et dedans lequel il y aurait des appartements pour la classe ouvrière algérienne. Ce viaduc aurait connecté la ville nouvelle avec un nouveau centre d’affaires, sans toucher à la médina. Cette structure était créée avec le but de transformer la ville d’Alger en centre commercial sans déranger la culture algérienne. En tout cas, ce plan n’a jamais été construit et nous sommes laissés à devenir ce qui pourrait se passer après sa construction.






























Fig. 9 -- Le Plan Obus

Fig. 10 -- Le Plan Obus









Pour en savoir plus:
Béguin, François et al. (1983). Arabisances; décor architectural et tracé urbain en Afrique du Nord 1830-1950, Bordas, Paris.
Hamadeh, Shirine. "Creating the Traditional City: A French Project." Forms of Dominance: On the Architecture and Urbanism of the Colonial Enterprise (1992) : 241-59.
Lamprakos, Michele. "Le Corbusier and Algiers: The Plan Obus as Colonial Urbanism". in Forms of Dominance, ed. Nezar Al Sayyad. (Aldershot: Ashgate Publishing, 1992) 194